Conférence présentée à l’UMONS le 26/11/09, dans le cadre du cycle Darwin.

L’apparition de la coopération et de la vie sociale au sein du règne animal est considérée comme une transition majeure de l’Evolution, au même titre que le passage de la reproduction asexuée vers la sexualité ou celui des unicellulaires aux eucaryotes. Bien qu’elle soit plus rare que la vie solitaire, la cooopération est observée dans presque tous les groupes zoologiques, tant chez les invertébrés que chez les vertébrés. Elle s’étend des simples effets de groupes, comme le harcèlement d’un prédateur commun à plusieurs espèces co-habitantes, jusqu’à la manifestation de comportements altruistes par lesquels certains individus sacrifient leur propre reproduction — voire parfois leur vie — au bénéfices d’autres individus du groupe. L’existence de comportements altruistes constitue un paradoxe majeur dans le cadre de l’Evolution. Comment expliquer que des comportements ayant pour objet un sacrifice dans la reproduction soient maintenus au cours de l’Evolution, alors même que le principe de la sélection naturelle favorise les individus qui se reproduisent le mieux et transmettent le plus grand nombre de copies de leurs gènes dans les générations futures ? A l’heure actuelle, la sélection de la parentèle est l’explication la plus convaincante pour justifier l’évolution d’actes altruistes chez les animaux. Ce concept repose sur le principe de l’égoïsme génétique : les comportements altruistes procurent en réalité un bénéfice génétique direct ou indirect à leurs auteurs. Paradoxalement, cette théorie justifie aussi parfaitement les conflits souvent meurtriers qui surgissent entre individus partageant à une même société !

Publié le 21 novembre 2013

Par MUMONS