Conférence présentée à l’UMONS le 12/02/09, dans le cadre du cycle Sciences, clés du futur.
OGM, nucléaire, clonage, cellules souches : une frustration croissante du public accompagne les avancées de la science et de la technique. La communauté scientifique voit dans cette attitude la preuve d’un manque d’information du public sur les recherches de pointe. Cependant, le problème est moins un manque d’information qu’une absence de communication sur la science. La science n’est pas partagée. Incommuniquée, elle est aujourd’hui incommunicable. Or les Européens souhaitent être consultés et impliqués dans la marche du « progrès » et des choix qui sont opérés en son nom. Les crises de Tchernobyl, de la vache folle et de la grippe aviaire mettent en lumière, sous les projecteurs des médias, les divergences entre experts – somme toute banales – et surtout l’absence d’une véritable communication. On doit même parler d’une incommunication publique de la science dans notre société contemporaine. Cette évolution soulève des questions cruciales pour l’avenir des sociétés qui font du progrès technoscientifique le principal moteur économique : y a-t-il un problème de confiance du public dans la science et la technique ? Comment renouer le dialogue entre la société et la science ? Et quelles conséquences pour l’establishment scientifique et le fonctionnement de la recherche ? En fin d’exposé, nous essayerons d’apporter une réponse réaliste à l’impuissance de notre société à contrôler le cours et les débordements du développement technoscientifique.
Michel Claessens était à cette époque Chef d’Unité adjoint à la Commission européenne, rédacteur en chef du magazine research*eu.