En faisant renaître son observatoire là où il était situé il y a 135 ans déjà, notre Université crée un nouveau lieu permanent dédié à la pratique de l’astronomie à Namur et poursuit une histoire dont elle écrit les nouvelles pages.

Histoire de l’observatoire namurois

ancobservatoireFondée en 1831 par la Compagnie de Jésus, l’Université de Namur bénéficie d’une solide tradition d’enseignement et de recherche dans le domaine de l’astronomie, discipline dans laquelle les jésuites se sont particulièrement illustrés. En 1838, la Compagnie fonde deux observatoires de formation et de recherche en Europe : Stonyhurst en Angleterre ainsi que… Namur. Deux télescopes sont installés dans ce laboratoire par le père Antoine Maas (1795-1879) et une station météorologique y est ajoutée en 1857. La tour flanquant le bâtiment est bâtie vers 1870 et, en 1883, une coupole astronomique est assemblée à son sommet. Elle est équipée d’un télescope de 20 cm d’ouverture et d’1 m 20 de focale conçu par les frères Henry, opticiens et astronomes parisiens. Une séance d’observation de l’éclipse partielle de soleil du 17 avril 1912 est organisée à Namur, qui accueille pour l’occasion des astronomes jésuites venus spécialement de l’étranger afin de participer à ce projet scientifique. L’observatoire poursuit ses activités jusqu’en 1940. La coupole est vidée de ses instruments, de moins en moins adaptés à la pollution lumineuse de plus en plus présente en ville. Elle est finalement démantelée dans les années 70, faute de moyens financiers.

etudiantsastroL’expertise namuroise en astronomie

Au même moment, les travaux des chercheurs des Facultés de Namur dans le domaine de l’astronomie, de la cosmologie et de la mécanique céleste commencent à bénéficier d’une reconnaissance internationale. Des recherches d’excellence et à la dimension internationale qui se poursuivent aujourd’hui au sein de l’Institut naXys (Namur Institute for Complex Systems) de l’Université de Namur.  En 2012, le professeur André Füzfa initie une nouvelle dynamique pédagogique à Namur autour du cours d’astronomie, à l’aide d’un matériel de pointe et d’activités permettant de reconnecter les étudiants avec le ciel : observations sur le campus, stage annuel d’initiation à l’astronomie durant les vacances de Pâques dans le Gers, ou d’autres séances encore ouvertes au grand public et aux écoles. Des initiatives qui rencontrent un véritable succès mais sont soumises aux inconvénients de l’itinérance : manutention et transport délicats du matériel, réglages à recommencer sans cesse, aléas de la météo…

Projet pédagogique du nouvel observatoire

ciel étoiléLe nouvel observatoire de l’Université de Namur entend être un lieu de médiation scientifique et culturelle ouvert à tous. Découvrir les merveilles du ciel est en effet une expérience inoubliable pour ceux qui osent s’y plonger. Avec son projet pédagogique, l’observatoire permettra au public, et notamment aux jeunes, de découvrir les astres avec leurs propres yeux et d’appréhender les sciences et techniques (optique, mécanique, physique, mathématiques…) liées à leur observation. Des instruments de pointe seront mis à leur disposition, comme un télescope solaire de grand diamètre unique en Wallonie permettant d’observer le soleil en journée et en toute sécurité. Cet instrument exceptionnel a été acquis grâce au soutien du Service Public de Wallonie.

 

Observatoire Antoine Thomas, s.j.

L’observatoire astronomique de l’UNamur a été baptisé Antoine Thomas, en l’honneur de ce jésuite missionnaire et astronome namurois

A Thomas

(1644-1709). Parti de Namur, enseignant à de nombreux élèves au collège et à l’université, auteur de manuels de mathématiques et président du Bureau d’astronomie à la cour de l’empereur de Chine à la fin du 17e siècle, Antoine Thomas était  animé d’un sens didactique et d’une aptitude pédagogique indéniables, d’une curiosité et d’une volonté d’aller à la rencontre de l’autre, soit-il à Namur, à Lille, à Coimbra ou en Chine. Des qualités de communication et des valeurs d’ouverture et de partage qui portent également le projet de notre observatoire et de notre Université tout entière.

Crédits photographiques : Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin, Benjamin Brolet, André Füzfa, Musée des Arts décoratifs de Namur.

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